Dakar le 27 octobre 2009

Voila quelques nouvelles après une longue interruption.



Après être arrivé à tenerife, Noelle m'y a rejoint, et nous avons passé deux semaines à visiter l'ile et avons un tout petit peu navigué pour aller dans un joli mouillage (Baia antequera) mais un peu rouleur à notre gré. Nous avons fait plusieurs très belles balades à pied en particulier le barroco de Masca (canyon qui descend jusqu'à la mer dans des paysages très impressionnant, dans lesquels les anciens avaient construit des terrasses pour les cultures), dans la pointe nord l'Anaga (sentier en corniche dominant la mer et qui passent dans des hameaux loin de tout). Les paysages du volcan El Teide sont grandioses : immensité, montagne désertique. El Teide La route passe sur des coulées de lave de différentes couleurs et quoique vielles (plus de 200 ans) ont croit qu'elles ont quelques mois. La vue depuis El Teide (3718m) est magnifique. on y apercoit les iles voisines (gran Canaria, La Gomera, La Palma). Montee au Teide Montee au Teide Paysage Teide

Noelle au Teide



Noelle partie, je m'occupe de faire réparer mon moteur tout neuf, mais mal installé à Loctudy. Je fais des recherches pour trouver un équipier pour continuer. Noelle met son veto à l'embarquement d'une équipière de trente ans ! Je mets donc une annonce sur internet, et recois une dizaine de réponse. Mon choix sera sur René, retraité, qui a déjà pas mal navigué en solo en méditerrannée, et qui est très disponible. Je rencontre deux jeunes ivoiriens qui ont rejoint tenerife sur une pirogue depuis la Mauritanie. Quand ils racontent leur voyage cela relativise celui que j'étais fier d'avoir fait jusqu'ici. Eux ils devaient écoper jours et nuit, ils étaient paniqués surtout la nuit, 6 sont morts de soif de froid ....



Je rentre près de trois semaines en france, pour embrasser la famille, voir des amis (malheureusement pas eu le temps de tous les voir), faire quelques balades dans des montagnes vertes,                                faire du babbysiting pour Aristide.



De retour à tenerife, je retrouve plusieurs bateaux aperçu dans les ports précédents. C'est souvent apéro chez l'un, puis chez l'autre. On y parle de nos prochaines escales. Je fais deux autres balades à pied dont la traversée de l'Anaga de la pointe Hidalgo à Santa Cruz.                                Je commence à bien connaitre le centre de Santa Cruz et suis connu et reconnu dans les bars et cyber... J'ai beaucoup aimé Santa Cruz (peu touristique en regard du Sud, mais trés vivant, alliant modernité mais avec sa différence). La bibliothèque est un batiment superbe, de la rue on y apercoit en contrebas, les rayonnage et les personnes travaillant sur les documents.



René mon équipier arrive. Nous faisons le plein de vivres, d'eau, de Gas oil. Pour ce qui est de la nourriture, nous faisons un maximum, car nous ne comptons pas faire trop de course à Dakar ou au Cap vert si ce n'est des fruits. Nous sommes prêts à partir. Mais Eole n'est pas prêt. En effet il n'y a pas beaucoup de vent. Nous attendons plusieurs jours et nous décidons à partir le dimanche 18 octobre. Les jours avant le départ c'est toujours le même stress. surtout que cette fois, nous partons pour une navigation de 6 jours minimum, 9 jours maximum (si maximum il peut y avoir) pour arriver à Dakar. Une fois les amarres larguées, le vent est excellent en direction et force. Cela fait plaisir de retrouver un bateau qui marche bien. Nous organisons des quarts de 3 heures entre 19h et 10h du matin. Cela permet de dormir par tranche de 3 heures d'affilé, ce qui est un luxe par rapport à la navigation en solitaire. Dès la deuxième journée le vent a tendance à tomber. Ce qui n'est pas bon pour le moral car j'espérais terminer en 6 jours cette navigation. Nous faisons quelques heures de moteur. Le moteur a un raté. Je vais à l'eau avec palme et tuba et trouve un gros sac en plastique sur le gouvernail: plus de peur que de mal.. Après 4 jours de navigation, je rentre vraiment dans cette navigation, et ne me préoccupe plus de savoir si on mettra 7 ou 8 jours ou même neuf. Tant que l'on a de l'eau de la nourriture, pourquoi se presser ... En général le vent force un peu la nuit et tombe vers midi.



Il y a pas mal de trafic de cargo à surveiller...



Le nuits sont sans lune. Le ciel est magnifique, et nous apercevons beaucoup d'étoiles filante. de plus il y a certaines nuits beaucoup de plancton qui agité donne naissance à des miliers d'étoiles dans l'étrave et le sillage. On dirait des voies lactées. Sentir son bateau bien avancer dans la nuit noire et n'apercevoir qu'étoiles dans le ciel et écume des vagues, c'est vraiment une sensation de bonheur en espérant qu'il n'y a pas un obstacle devant. Je suis toujours de quart au lever du soleil: c'est magique la fin de nuit et de redécouvrir les couleurs du ciel et de la mer. C'est un moment de grande pleinitude.



les dauphins nous tiennent souvent compagnie de nuit comme de jour. Nous apercevons 2 tortues, une bande d'orque est venue nous voir de près. Beaucoup de poissons volants essayent d'échapper à des proies qui nous sont invisibles. Un rebondit sur la capote avant de replonger.



Nous péchons une daurade coryphène et une bonite (auusi vite prises, aussi vite cuisinées).                                Un grosse prise casse le fil de la ligne ...



Finalement dans la septieme nuit nous apercevons les lueurs de Dakar. Nous en sommes encore à 150 km. Le dimanche 25 vers 14h nous apercevons la terre. En approchant nous voyons les premières pirogues de pécheurs. Une nous hèle pour nous demander de l'eau. Il est en train de pécher de l'espadon.                                Nous faisons le tour du cap vert, et n'avons pas le temps d'arriver à notre destination finale avant la nuit. Nous décidons donc de mouiller dans une petite anse juste avant l'ile de Goré. Nous mouillons à la limite de la nuit à une centaine de mètres de la côte. Il fait chaud et humide. Nous sommes contents d'être là. Nous entendons les muezzins et de la musique Africaine, mais ne voyons que des lumières. Nous nous couchons avec la hâte de découvrir ce qui nous entoure et est encore mystérieux malgré la proximité. le matin nous découvrons que nous sommes devant des cabanes de pécheurs et leurs pirogues tirées sur la plage. Nous repartons, faisons le tour de l'ile de Goré, pour rejoindre le mouillage du CVD (cercle de voile de Dakar). Il ya une vingtaine de bateaux mouillés. Certains à l'abandon, 2 coulés, et une dizaines occupés par des voyageurs. Nous mouillons par 4m de fond, au milieu des autres voiliers



Le passeur nous amène à terre. C'est une plage avec des villages de pécheurs et des pirogues La première chose faite sera la douche. le reste sera raconté plus tard.



Je suis content d'avoir rejoint l'Afrique en bateau. Je suis heureux d'être là.



Bisous.