NUAGES repart en 2011

Les Saintes, le 27 février.




L'été et l'automne passés en métropole ont permis de revoir famille et amis, de retourner se promener dans nos montagnes (et même deux sorties en ski de rando avec Sébastien), d'effectuer en Bretagne une virée chez les copains navigateurs rencontrés lors des différentes escales, de faire un superbe voyage au Népal où nous avons marché 3 semaines entourés de montagnes prestigieuses dans des vallées aux habitants si attachants, d'aller ramasser les olives en Espagne, de faire un dernier tour de la famille à Bruxelles en passant par Paris, Lille, Lyon, et Marseille.

Nous avons rejoint Trinidad par avion fin décembre et avons retrouvé le bateau. Ils nous a fallu 4 semaines pour le rearmer, d'y effectuer des aménagements (taud contre le soleil, installation d'un régulateur d'allure, installation de l'AIS, nouvelle table de cockpit) et de faire les travaux d'entretien (antifouling, changement d'anodes, nettoyage divers, tresse de masse, mise au clair du système de barre après oxydation..). Ces semaines passées à Trinidad nous ont permis d'améliorer notre anglais, de participer aux parties du dimanche soir (barbecue avec d'autres navigateurs) et de faire des rencontres sympathiques avec des américains, canadiens, argentins ….

Après la mise à l'eau nous avons du attendre une fenêtre météo pour pouvoir aller vers Grenade. Noelle s'impatientait de partir, je freinais notre départ car il y avait une forte mer et pour une reprise je trouvais que c'était un peu dur. Pendant cette semaine Noelle m'a fait remarquer qu'un bateau allemand voisin du notre, eux osait partir. On les a retrouvé à Grenade mais ils avaient perdu le mât pendant la traversée.

Je garderai de Trinidad cette image d'un ouvrier du chantier qui tous les matins arrivait avec un oiseau dans une cage, l'accrochait là et le soir s'en repartait avec. Je me rappellerai aussi avoir donné un cours de math en anglais à Shiva, ouvrier du chantier qui reprend des études pour évoluer. Je me rappellerai les vols de pélicans en formation parfaite en V, Abdou le sénégalais qui a traversé sur un voilier de passage à Dakar et qui depuis fait des petits boulots de peinture sur le chantier tout en aidant sa femme à vendre des barquettes de nourriture à midi...

Finalement après une semaine d'attente, nous sommes partis de Chagaramas au milieu de l'après midi. A la pointe Ouest de Trinidad une forte houle avec courant et vent nous souhaitaient la bien venue en pleine mer. Une nuit de navigation par vent force 5 à 6, rafale à 7 sous grain et une mer hachée qui mouille comme en méditerranée. Malgré l'inconfort quel plaisir de voir le bateau filer sous les étoiles puis d'apercevoir le phare de Grenade. Le lendemain à sept heurs on mouillait devant St George la capitale de Grenade.

Nous avons passĂ© une semaine au mouillage en attente d'une bonne mĂ©tĂ©o (un vent qui tourne vers l'est) pour remonter vers le Nord. En attendant nous avons retrouvĂ© avec plaisir le marchĂ© aux Ă©pices, la nature verdoyante et fleurie. Nous avons fait le tour de l'ile en voiture et fait quelques balades Ă  pied : Petit-Etang, cascade Concord.. (Malheureusement il n'y a pas de panneaux indicateurs sur les routes et nous avons souvent du faire demi tour). La chaine de l'ancre s'Ă©tant prise autour d'un rocher nous avons du faire appel Ă  un plongeur pour la dĂ©gager.

De Grenade nous avons rejoint l'ile de Cariacou et avons passé une nuit au mouillage sans descendre à terre. Puis belle navigation depuis Cariacou jusqu'à Bequia. On passe en effet au vent de Union Island (très jolie avec ses sommets pointus) aprés avoir laissé sur tribord Petite Martinique, Petit St Vincent, Palm Island. On apercçit alors les Tobaggo Cays et Petit Tabac et laissons Mayreau à tribord. Nous connaissons déjà toutes ces iles où nous étions passé l'année dernière, mais de repasser devant nous remémore les lagons de petit tabac, le mouillage de Mayreau, l'ambiance authentique de Cainouan.

A Bequia nous prenons une bouĂ©e (car j'ai un mauvais souvenir de Bequia oĂą le bateau avait chassĂ© sur son ancre). Deux jours de suite nous nous lèverons Ă  5h du matin et nous recoucherons aussitĂ´t, estimant que le vent souffle trop et trop au nord. Le troisième jour sera le bon et quittons Bequia pour la Martinique. Dans le chenal au Sud de St Vincent Noelle aperçoit des jets de souffle de baleine. (A Bequia ils chassent, parait-il, encore deux baleines chaque annĂ©e). Nous passons devant St Vincent. J'aime cette ile avec une vĂ©gĂ©tation très sauvage, des villages de pĂ©cheurs au ras de l'eau et dans le nord ces baraques d'agriculteurs accrochĂ©s Ă  la montagne toujours prise dans les nuages. C'est un de mes regrets de pas avoir plus visitĂ© cette ile. La traine casse suite sans doute Ă  un gros (très gros) poisson. Nous naviguons de concert avec Echo un gin fizz belge qui avait pĂ©chĂ© un marlin de plus de cent kilos quelques jours avant.. C'est une navigation agrĂ©able avec un vent de travers force 5, 6 dans les risĂ©es. Nous passons la pointe nord de Ste Lucie Ă  la tombĂ©e de la nuit. A mi chemin entre St Lucie et la Martinique, gros grain avec pluie et rafale Ă  40 noeuds, pas très agrĂ©able, le vent ensuite tombe et nous arrivons au mouillage Ă  Ste Lucie Ă  Ste Anne en Martinique en milieu de nuit. En Martinique nous retrouvons Brigitte et Philippe sur leur nouveau bateau (l'annĂ©e dernière ils avaient dĂ©matĂ© pendant la transat sur le bateau d'amis). Ils sont en partance pour Cuba. Nous retrouvons aussi Françoise et Jean sur Kalonek. que j'avais rencontrĂ© il y a trois ans Ă  Loctudy. Nous partageons un agrĂ©able repas avec les spĂ©cialitĂ©s crĂ©oles: gratin de cristophines et boudin antillais, en provenance du marchĂ© du « Marin Â»

Nous achetons une nouvelle survie. L'ancienne était périmée. Nous avons pu la percuter et ainsi voir de prés comment sont ces radeaux de survie que l'on espère ne jamais utiliser. Nous récupérons dessus du matériel en particulier les rations de survie que nous gouterons. Avec ce matériel nous préparons les sacs de survie qui viendront en complément du radeau. Deux nuits au mouillage à Fort de France, nous permettent de visiter la bibliothèque Schoelcher.

De Martinique nous allons en une Ă©tape Ă  la Dominique (au roseau) ou nous restons pour la nuit sans aller Ă  terre. En cours de journĂ©e au nord de la Martinique nous avons vu un troupeau d'une cinquantaine de petits dauphins qui sautaient, mais ils ne sont pas restĂ©s longtemps avec nous. Avec la Dominique j'ai le mĂŞme sentiment qu'avec St Vincent : regret de ne pas avoir pris plus de temps pour mieux la connaĂ®tre. Peut-ĂŞtre une prochaine fois...

De Dominique une belle journée de navigation nous emmène jusqu'à Pointre à Pitre au mouillage du Gosier, où je tombe par hasard sur un voisin de ponton de Loctudy qui a le même bateau. Puis nous retrouvons Marie_Jo et Michel sur avel-dro et Patrick sur bleiz-mor. A Pointe à Pitre j'ai aimé le marché aux poissons sur le port. Nous achetons des crabes de terre et de la daurade.

En 3 heures avec un bon vent nous rejoignons Marie Jo et Michel Ă  Marie Galante. Cette annĂ©e c'est le premier endroit que nous ne connaissons pas : c'est une ile relativement plate, un peu en dehors des circuits touristiques et très tournĂ©e vers l'agriculture (surtout la canne Ă  sucre). C'est Ă©videmment très vert (surtout cette annĂ©e oĂą nous avons beaucoup de vent mais aussi beaucoup de pluie), d'immenses manguiers en gĂ©nĂ©ral avec un cochon dessous, quelques vaches par-çi par-lĂ  et des vallons recouverts de canne Ă  sucre. Ce n'est pas encore la rĂ©colte, mais on voit que l'on prĂ©pare les attelages de chars Ă  boeuf qui permettront d'apporter la canne Ă  la distillerie. Le mouillage devant St Louis est agrĂ©able. Nous y passons trois jours de visite, repos et baignade,les fonds sont couverts de lambis

Un bon vent force 6 nous a poussés de Marie Galante aux Saintes avec une pointe à 10 noeuds dans la passe de la baleine. Le mouillage du bourg est encombré, il y a beaucoup de vent avec rafales et les fonds sont profonds.. Tout ce que je n'aime pas bref, on finit par trouver une place pour mouiller, mais nous passons une première nuit pas très rassurés. Finalement l'ancre a bien tenu et c'est du bateau que j'écris ces quelques lignes.

Le programme du voyage cette année est de remonter encore vers le Nord jusqu'à ST Martin et de là retraverser l'atlantique pour rejoindre la méditerrannée. Mais ceci n'est qu'un programme, on verra bien où le vent poussera notre quille....

Noelle et Daniel sur NUAGES

NUAGES sur le chantier Ă  Trinidad

Noelle en plein travail

Un peu de repos après la première couche.

Cours de math pour Shiva

Party avec américains et canadiens

Ecorce d'arbre au jardin botanique de Port of Spain.

Le bateau flotte enfin, et avec son nouveau taud

Lecture et navigation

Gateau au chocolat du dimanche soir.

Saint Vincent entre deux grains.

Navigation à la bretonne avec le ciré.

Nuages sous voiles

NUAGES sous voile. Photo rare prise par un voilier belge.

Coucher du soleil devant Sainte Lucie

Moi

Daniel à la barre, mais c'est le régulateur qui est à la manoeuvre.

Marché aux poissons de Pointe à Pitre

A Marie Galante

PĂ©lican aux Saintes